Arrivés au col de Richemond à 10h20, nous
remarquons un jeune chien de chasse qui erre sur la route et présente tous les
symptômes d’un chien abandonné.
Lorsque Viviane me quitte, je
m’engage vers le sud dans un chemin à découvert qui parcourt une combe. Je me
retourne. Le chien m’a suivi de loin. Il se rapproche, s’arrête lorsque je
m’arrête, puis petit à petit me rejoint, me double, s’apprivoise et ne me
quitte plus. Joueur, il cherche le contact. Lors d’une pause entre deux combes,
je partage avec lui mes barres de céréales.
On arpente de concert la combe Billon en un
cheminement forestier. La neige encombre encore par moments le chemin, mais je
n’utiliserai pas les raquettes aujourd’hui.
Avec mon compagnon, je parcours les pâtures de la combe Merlin. On
remonte à 1230 m
pour déboucher dans une clairière, au refuge de la Grange d’en haut, fermé.
Viviane et Oscar parviennent à
notre rencontre. Les deux chiens se précipitent l’un vers l’autre et se lancent
dans une sarabande sur les plaques de neige. On rejoint une route forestière
qui traverse le massif, à proximité du col de la Biche.
Nous
rejoignons le fourgon au col lui-même, un kilomètre plus haut. Viviane n’a pas
osé avancer plus loin, de peur d’être coincée par la neige et la glace.
Et
maintenant, que faire du chien ? L’abandonner à nouveau ? Nous le
faisons monter dans le camping-car avec Oscar. Démarches à la gendarmerie et
chez le maire d’un village voisin où nous le laissons. Dur ! Il m’avait
déjà adopté.
On mange
dans la nature, à l’intérieur du Boxer. Il fait beau mais le vent est froid.
Viviane me ramène ensuite au col.
Je reprends la route à 15h. Je
passe aux ruines de la Grange
d’en bas, premier lieu d’implantation de la chartreuse d’Arvières. Je remonte
alors le vallon d’Arvières jusqu’à la grange de Falavier. J’atteins les ruines
de la chartreuse, agréable lieu de pique-nique réaménagé à côté d’un chalet.
Le GR s’attaque alors au flanc
ouest des contreforts du Grand Colombier jusqu’au col de Charbemènes (1317 m ). Je débouche au col
battu par le vent, sur des prairies d’altitude : vue magnifique sur les
chaînes enneigées des Alpes.
Le sentier va maintenant gravir
une arête étroite et rocheuse. La neige réapparaît.
Je monte dans une hêtraie
torturée et j’atteins les pelouses du Grand Colombier. Un vent de
nord-est souffle avec force. Le sommet est ensoleillé, couvert de plaques de
neige.
J’arrive à une table d’orientation, à la croix du Colombier (1525 m ), promontoire
méridional du massif jurassien dans l’Ain. Il me reste à descendre au col, en
contrebas, à 1498 m ,
là où m’attendent calfeutrés Viviane et Oscar à 17h20.
Nous allons passer la nuit sur
place. Le vent violent nous confine à l’intérieur du Boxer. Mais nous jouissons
d’un panorama de tout premier ordre sur
les Alpes, le Mont Blanc, le lac du Bourget dans la vallée, et en premier plan
la montagne du Gros Foug, plissement jurassien mourant sur la rive est du lac.
La tempête s’accentue à la tombée
de la nuit. Dur de dormir. Le Boxer tangue comme un navire. Le vent s’engouffre
dans les interstices, obligeant Oscar à nous rejoindre sur le lit.
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