Dix mois
plus tard.
Parvenus
la veille sur le plateau du Retord, nous avons dormi dans la nature, dans notre
nouveau fourgon Boxer Peugeot, aménagé en camping-car.
Nous
rejoignons le GR 9 au matin.
Il est 9h15. Viviane me dépose au
col de Cuvery.
Je m’engage sur le haut plateau
du Retord, immense espace de ski de fond et de randonnée à raquettes, hauteur
plate coupée de quelques combes, entre 1000 et 1300 m d’altitude. Pour
l’heure, le plateau est encore hivernal. Les sentiers sont recouverts par
endroits de neige glacée.
Le GR 9 chemine dans un silence
absolu sur les pâtures désertées par les troupeaux. Je passe devant quelques
fermes abandonnées ou délaissées pendant l’hiver. L’occupation humaine se
résume à des fermes éparses situées en général à plusieurs kilomètres l’une de
l’autre. Seule la ferme du Retord, gîte d’étape et gîte équestre, semble
habitée. Un chien pointe d’ailleurs le bout de son nez.
Le GR bifurque, rejoint une combe
parallèle qu’il arpente dans sa longueur. Le calcaire affleure, d’un beau gris
très clair. Je traverse les pâtures du syndicat agricole du Retord. Après la
ferme le Tumet, le sentier s’élève sur un versant enneigé. La progression dans
la neige devient difficile. Les chaussures s’enfoncent brusquement sous la
mince couche glacée. Quand j’entre sous le couvert forestier, je chausse par
deux fois les raquettes de neige que j’avais pris la précaution d’emporter dans
le sac à dos. Par endroits, les raquettes raclent sur la rocaille lorsque la
couche de neige est insuffisante. J’atteins le crêt du Nu (1351 m ).
L’autre versant est moins
enneigé. Je déchausse, et j’atteins à la sortie de la forêt une nouvelle zone
de pâturages dans une combe.
Je mange assis sur un rocher, à
la croisée des chemins. Casse-croûte frugal.
Le GR 9 se poursuit, gagne la
croix des Terments. Il emprunte un chemin entre des haies, traverse à nouveau
des pâturages, passe à proximité de Planvanel, une ferme d’accueil privée.
Belle vue, au loin, sur le défilé de l’Ecluse où s’engouffre le Rhône.
Je navigue à vue dans une pâture.
Après quelques erreurs de parcours, je retrouve une large piste forestière que
j’emprunte pendant trois kilomètres. Je descends dans un talweg et j’arrive à
14h20 à proximité du col de Richemond où m’attendent Viviane et Oscar.
Nous roulons jusqu’à Champdor
où nous nous installerons dans un camping municipal ouvert toute l’année.
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