Lorsque nous nous levons, l’herbe
est givrée tout autour de nous. Il a gelé cette nuit. La brume se lève doucement
sur la combe, laissant place au soleil.
Je pars à 8h50 avec Oscar,
longeant un muret qui s’éloigne dans les pâturages. Oscar se roule dans la
pelouse givrée. On traverse des clôtures aménagées pour le passage et on
rejoint la Sermangindre ,
une ferme au bord de la route empierrée.
On emprunte un peu plus loin un
chemin forestier sur le crêt longeant les hauteurs du val de Mijoux. On arrive
à Trécombe, une ferme isolée. Ensuite, c’est la plongée vers le val de
Mijoux : on coupe plusieurs fois la route St-Claude –
Genève et on arrive à Mijoux (990 m ), dans la vallée de la Valserine.
Formidable brèche à travers le
massif, cette profonde vallée, aux rives de laquelle s’accrochent de noires
forêts, sépare la plus haute marche des hauts plateaux du Jura de la barre
puissante de la Faucille
et du Grand Crêt d’Eau (entre lesquels culmine le Crêt de la Neige ).
Le GR 9 traverse la Valserine à l’entrée de
Mijoux sur le pont Charlemagne, antique frontière aux confins de l’empire
carolingien. Ce faisant, il pénètre dans le département de l’Ain.
On traverse le village où Oscar
rencontre un copain, et on bifurque sur un chemin empierré. Une pancarte
indique que le GR 9 est coupé dans la montée. Je décide de continuer quand même !
Avec Oscar je gravis les flancs abrupts de la barre de la Faucille. Mais
bientôt, effectivement, il faut se rendre à l’évidence : le chemin est
barré d’un grillage infranchissable entre une falaise et un précipice.
Probablement des travaux dus à un effondrement…
Il faut faire demi-tour, redescendre
à Mijoux. Le téléphérique, conseillé pour pallier au passage, est déserté. Au
mois de septembre, déjà ! Par mon nouveau téléphone portable, je joins
Viviane qui m’attend au col. Un quart d’heure plus tard, elle me rejoint à
Mijoux avec mon frère Pierre et ma belle-sœur Sylvie. Nous montons en voiture
au col de la Faucille
(1323 m ),
point de passage vers la plaine genevoise, et limite de l’ancienne zone franche du pays de Gex.
Nous mangeons ensemble dans la
nature près du col et y passons l’après-midi : jeu de pétanque puis, dans
la soirée, pot en terrasse d’un restaurant. Pierre et Sylvie nous quittent à
18h pour redescendre à Saint-Claude où ils occupent notre appartement. Quant à
nous, nous dormons sur place dans le Trafic.
Structuration identitaire & planétaire quand au pont Charlemagne se tissent frise et cartographie, avant que ne se tressent traces d'un passé morainique -de ces glaciers aujourd'hui disparus- et sillage d'Oscar en Valserine...
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