Il va encore faire chaud,
aujourd’hui.
Au matin, quittant le camping, je
monte par une calade au sommet du vieux village médiéval, sur les flancs d’une
colline où se dressent les ruines de deux châteaux séparés par un gigantesque
mur.
On est ici en terre protestante. Le
pays de Bourdeaux et de Dieulefit adopta largement la nouvelle religion en
1561.
Le GR traverse des prairies, des
bois, des ravins marneux, des parcs à bestiaux. Passage devant plusieurs
fermes, cheminement forestier, croisement de routes départementales.
Sur le bord d’une route, des
pancartes : « Interdit au public ». Tiens, une manifestation
sportive, probablement ! En 200 mètres , je rejoins par un large chemin l’église
de Comps, construction du XIIe siècle isolée sur une butte, une
des plus belles églises romanes de la
Drôme qui présente les caractéristiques d’une région de
transition vers le roman provençal. Mais l’église est fermée.
Viviane m’y attend au soleil, en
maillot de bain, avec Oscar couché à l’ombre. Nous allons avoir tout le temps
de manger, de faire une sieste, car nous sommes piégés. L’accès à l’église a
été entre temps barré depuis la route, à cause d’un rallye automobile.
« Interdit au public » disait la pancarte !
Quant à moi, je continue ma
randonnée à 15h, sous le soleil, par un chemin de terre derrière l’église. Je
contourne la montagne des Ventes par un sentier en balcon à travers des marnes
jusqu’à une épaule, dans le raffut récurrent du rallye automobile.
Je gagne Dieulefit. Ville
de culture historique de poterie, et centre intellectuel après son passé de
solidarité de toute la population pendant la Résistance , terre
d’asile pour les réfugiés juifs et lieu du premier maquis de réfractaires au
STO. Je fais une halte pour me désaltérer en terrasse sur la place, devant
l’église Saint Roch.
Après avoir quelque peu cherché
mon chemin, je quitte la ville vers le sud, remonte un vallon, grimpe le flanc
nord de la montagne de Dieu-Grâce. J’atteins le col de Dieu-Grâce (587 m ), limite historique
entre le Dauphiné au nord et la
Provence au sud.
Au col, le chemin se réduit en un
sentier et descend dans la vallée du Lez, traversant des bois de chênes verts
et d’épineux, frôlant des barres rocheuses. En contrebas, dans la combe du
Tour, Viviane et Oscar qui ont réussi à se libérer me rejoignent. On franchit
le Lez ; on arrive au moulin de Béconne, sur une route
départementale, à 18h.
Nous allons faire des courses
et nous installer dans un camping à Valréas, dans l’enclave des papes
(Vaucluse).
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